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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 11:47

La conception de ces deux éléments n'a rien de difficile.
Il s'agit pour chacun d'un assemblage de deux pièces symétriques, deux rectangles collées l'un à l'autre, endentés sur leur face inférieure pour s'adapter aux deux barrots de pont qui les soutiennent et percés chacun d'une poche représentant un demi disque de façon à ce que collés ensemble ils laissent un trou pour laisser passer le mât.
Il est à noter que le trou ainsi pratiqué est plus important que le diamètre du mât car des coins viennent s'insérer ensuite entre les parois du trou et le mât sur tout le pourtour de celui-ci pour garantir l'assemblage.

Etambrai de mât de misaine en place


Rien de compliqué donc : un dessin reporté sur papier, collé sur une planche d'épaisseur convenable.
Un bon coup de râpe, un petit passage au papier de verre fin avec un support cylindrique pour pouvoir avoir un beau rond et on n'a plus qu'à ajuster les petits retraits sur la face inférieure pour venir exactement s'intercaler entre les deux barrots de pont.
A partir de là on a un des deux côtés.

 

 Ebauche de la moitié de l'étambrai

 Finition du trou de l'étambrai

 

Il ne reste plus qu'à faire le symétrique simplement en appliquant la pièce finie sur la plaque brute.

Deux moitiés de l'étambrai de grand-mât

On réitère les mêmes opérations en vérifiant que les deux pièces sont toujours symétriques.
Une fois les deux pièces correctement ajustées on peut alors reprendre les barrots pour y pratiquer des entailles pour loger l'étambrai tout en le laissant dépasser suffisamment pour que le plancher du pont y vienne affleurer.

 

 Préparation des barrots  Entailles des barrots de pont  Etambrai achevé

 

Une fois ces pièces réalisées on peut placer provisoirement les mâts et positionner correctement les carlingues de ceux-ci pour que l'angle soit le bon. Il faut en effet comprendre que le mât de misaine (principalement) penche légèrement vers l'avant au lieu d'être exactement vertical. On parle de quête du mât.
Pour les respecter et les modifier la carlingue du grand mât dispose de cales en avant et en arrière qui permettent de modifier le règlage.
Ce dispositif n'existe pas sur le mât de misaine. 

Je me suis donc retrouvé avec l'obligation de décoller l'assemblage de la carlingue de mât de misaine pour la repositionner correctement. Comme je l'avais expliqué il y a peu j'ai commencé par façonner et positionner la carlingue avant d'avoir placé l'étambrai, si bien que la quête du mât de misaine n'était pas la bonne.
J'ai réussi à décollé sans problème la carlingue (un peu d'eau bouillante sur la pièce et en insistant un peu elle part toute seule).
Par contre il m'a fallu un certain temps pour trouver la meilleure solution pour mesurer la quête du mât. De l'ordre de 0,5° vers l'avant... Inutile d'utiliser un rapporteur, c'est inenvisageable. et puis que prendre pour référence?
J'ai fini par trouver une solution satisfaisante.
Sur une feuille cartonnée rigide, j'ai tracé deux droites présentant l'angle convenable mais qui ne se coupent pas forcément sur la feuille. J'ai attaché un petit peu de pâte à modeler à une extrémité d'un fil et j'ai fixé l'autre extrémité au mât de misaine: j'ai un beau fil à plomb. Ma référence ce sera la verticale et pour m'assurer de l'angle, il suffit de projeter l'ombre de mon mât et du fil sur la feuille cartonnée pour faire coïncider mes deux droites avec l'ombre du fil et celui de l'axe de mon mât. Encore un petit peu de pâte à modeler au niveau de l'étambrai pour éviter de trop grands mouvements et le tour est joué: j'ai pu déterminer la position idéale de ma carlingue.


 

 Montage pour définir la quête du mât de misaine  Réglage de la quête du mât de misaine

 




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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 22:52

Il m'a fallu installer la première guirlande qui supporte le pont à l'extrémité avant du bateau.
Il s'agit d'une pièce plane ayant globalement une forme en demi lune très fine.

Guirlandes brutes

J'ai eu là une légère déconvenue: la place que je destinais à cette pièce me laissais avec un espace entre le pont et le dessous du pont de gaillard trop faible d'un centimètre! Autant dire qu'à cette échelle cet écart est bien trop important et je me serai retrouvé avec un écart entre le pont principal et le pont de gaillard beaucoup trop faible. Ceci signifiait que la position des serres-bauquières étaient bien trop élevée : une fois de plus c'est là que je regrette de ne pas avoir disposé plus tôt de mon "trusquin" personnel. Ce petit outil qui m'aurait permis de bien reporter les hauteurs.
Toujours est il que j'ai dû reprendre considérablement l'avant de ces serres-bauquières aux ciseaux à bois.

Reprise des serres-bauquières

Une fois ceci fait, j'ai travaillé à la mise en place de la guirlande.

Et là, deuxième point de doute que je n'ai pas réussi à lever. La courbe doit elle s'appuyer sur le vaigrage et sur la bauquière ou directement en contact avec les éléments de structure? Je n'ai pas de certitude, les plans ne m'ont pas permis de déterminer quelle était la bonne solution ni les différents sites visités qui montrent des interprétations différentes. J'ai fini par me décidé en fonction de la pièce que j'avais dans les mains car dans mes hésitations, j'avais finalement réalisé deux pièces qui me laissaient perplexe toutes les deux.
Je pense avec le recul que cette guirlande est directement placée contre les éléments de structure afin de jouer au mieux son rôle de renfort de la proue.
Je n'ai pas pu me décider à retailler les serres-bauquières que j'avais décidé de prolonger jusqu'à l'étrave. Je pense aujourd'hui qu'il aurait fallu dès le départ poser les serres-bauquières jusqu'à l'étrave puis les tailler pour recevoir la guirlande de pont.
J'ai préféré ici tailler la guirlande pour l'adapter aux préceintes, cela n'a pas de conséquence sur l'apect final mais ce serait à refaire je taillerai les serres-bauquières à la place.

Pour tailler à la bonne forme cette pièce j'ai cherché plusieurs méthodes dont l'utilisation de la pâte à modeler.

Création du moule en pâte à modeler

Avec un tel moule, j'ai pu trouver la forme des faces inférieures et supérieures de ma guirlande.

Moule de pâte à modeler
Sans cette solution, il m'aurait été plus difficile de déterminer les zones où un surplus de matière était présent, en particulier pour la face inférieure.

 

 

Réalisation de la guirlande de pont

 Réalisation de la guirlande et ajustage



Guirlande terminée

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 17:24

Après avoir préparé les baux du premier pont il faut préparer tous les aménagements de la cale avant de pouvoir poser définitivement le pont.
Il va donc falloir adapter et coller les guirlandes avant et arrière, poser le pont de la fosse aux câbles, réaliser et fixer les carlingues du grand mât et du mât de misaine, préparer la pose des pompes, poser les cloisons séparant les différentes cales : fosse aux câbles, cale à eau, cale à vin, cale aux poudres, poser les épontilles.
Tout cela signifie qu'il faut : préparer les bas-mâts du mât de misaine et du grand-mât, les pompes doivent être préparées et montées, les épontilles à marche aussi.
Il s'agit d'une première étape assez différente : il ne s'agit plus d'élément de structure mais de l'aménagement.
Il y avait aussi énormément de découpes de bois à réaliser (les bas-mâts sont faits en 4 parties) et j'en ai profité pour réaliser le plus de pièces possibles: les courbes de pont (26 pièces à adapter pour chaque barreau concerné), l'étrave et tout l'aménagement avant, les bossoirs et leur arc...

Carlingue du mât de misaine

Mais revenons à l'aménagement de la cale.
La première étape que je me suis fixée a été de mettre en place l'étambrai du mât de misaine.
une pièce assez complexe: Elle ressemble à une guirlande standard qui s'applique donc sur l'intérieur de la coque, directement sur le vaigrage. Il faut aussi que sa position permette de placer correctement le mât de misaine pour que celui-ci passe bien entre deux barrots du pont avec un angle (on parle de quête du mât) conforme aux plans.

 Assemblage de la carlingue et du mât Préparation de l'assemblage de la carlingur sur la coque


A la réflexion, la conception de cette pièce aurait dû intervenir plus tard : après la pose de l'étambrai du mât.
En effet, la carlingue du mât, difficile d'accès, se trouve au pied de celui-ci, tout au fond de la cale, l'étambrai est, lui, le passage aménagé dans le pont pour le mât.

Carlingue en place

Pour des raisons tant esthétiques que pratiques, il faut que le trou de l'étambrai soit à peu près équidistant des deux barrots de pont qui le soutiennent, pour déterminer alors la quête du mât il faudrait plutôt jouer sur la position de la carlingue après avoir placé l'étambrai, de façon à être sûr de respecter le bon angle. Ceci signifie que je vais probablement décoller et retravailler, une fois de plus, cette carlingue après avoir mis l'étambrai. Mais j'y reviendrai.

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23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 10:27
La confection des bas-mâts doit être réalisée avant de pouvoir poursuivre la réalisation du fond de cale.
Les mâts sont assez simples à faire et, pour une fois, je n'ai pas eu de problèmes et j'ai trouvé tout de suite la méthode. Il faut noter que pour le moment, je n'ai réalisé que les bas-mâts c'est à dire la portion de mâts en contact avec la coque. Les huniers pourront être conçus dans un second temps.

Premièrement j'ai taillé dans de la planche d'épaisseur convenable des baguettes de section carrées.
Certains mâts doivent être réalisés en assemblant plusieurs éléments:



Les différents éléments sont alors assemblés ensemble par collage:


Je prends ensuite l'assemblage dans l'étau et je passe le rabot pour passer d'un assemblage à section carrée à un assemblage à section octogonale

    

Par expérience j'ai pu constaté que pour obtenir le meilleur résultat lors du passage de ce petit rabot, il faut avoir un mouvement franc et plutôt relâché. Il ne faut pas se crisper pour maintenir une direction ou une force donnée ou autre.
Le tout est de parvenir à un copeau bien continu, ce qui doit donner une belle spirale à chaque passe et donc un bel état de surface:



Il faut ensuite passer au ponçage des pièces pour obtenir, approximativement, une section circulaire.
Puis, on met le mât dans le tour à bois et c'est parti pour un travail à la râpe, tout d'abord pour obtenir une section cylindrique tout le long du mât:



Il s'agit d'être soigneux et ça se passe bien. Si on a une section parfaitement circulaire, les traces de râpe doivent se voir tout autour du mât. Une fois la section obtenue il faut en tirer la forme voulue:

Pour l'artimon, la forme du mât est simplement conique (section supérieure de diamètre inférieur à la section inférieure) avec une petite mortaise carrée en haut du mât qui recevra le chouquet. Je passe donc simplement la râpe puis la lime puis le papier de verre pour obtenir cette forme en maintenant des mouvements réguliers. Dans les faits je réalise à chaque fois la section sur la zone dont le diamètre est le plus faible en utilisant un pied à coulisse pour vérifier que ce diamètre est respecté. Je fais la même opération sur la zone dont la section a le diamètre le plus fort. Puis je fais plusieurs passes sur le reste du mât pour parvenir à une section conique qui permette de relier ces deux zones.

Le beaupré est lui aussi coniqu mais présente en plus un petit méplat à son extrémité.

Pour le grand-mât et le mât de misaine, l'opération est la même sauf qu'il faut prévoir un renfort environ au 4/5ème de la hauter du mât; Ce renfort sert à recevoir la poulie de la drisse (le cordage qui permet de hisser la vergue, portant la voile) et à supporter la plateforme à la base des huniers.

Une fois le passage au tour fait, il faut encore poncer le pied des bas-mâts qui ont une section carrée se resserrant vers le bas et qui permet de s'emboîter dans la carlingue du mât. Cette carlingue consiste en une pièce ou un assemblage réalisant la liaison entre la coque et le mât.



Et voilà, les bas-mâts sont presque finis: il ne reste qu'à réaliser la cage qui recevra la poulie de drisse et et les différents cerclages métalliques qui doivent renforcer l'assemblage des bas-mâts.



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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 11:25
  • Un peu de théorie

D'abord, qu'est ce donc que les baux? Il s'agit en fait d'éléments de structure de la coque qui se trouvent juste sous les ponts. Ils ont plusieurs fonctions. En terme de structure, ils permettent de rigidifier tranche par tranche les couples en imposant un écartement entre eux. De manière pratique ils servent à supporter les lattes du pont.

Il est un peu tôt, vis-à-vis de l'état d'avancement de la maquette pour les mettre en place définitivement, mais leur préparation à ce stade facilite l'aménagement de certains éléments du fond de cale.
Il va falloir effectivement commencer à mettre les cloisons qui vont séparer le fond de la coque, et les montants de ces cloisons vont s'implanter sur les baux.
Nous allons également préparer l'emplanture des mâts de misaine (mât vertical de l'avant du bateau) et du grand-mât, c'est le moment de préparer ces premiers éléments de mâture et de vérifier qu'ils passeront bien entre deux baux et préparer l'orifice qui permettra leur passage.

Enfin, ces baux viennent s'endenter dans les bauquières, ce travail est délicat car il est difficile d'y accéder avec les outils qui conviennent, mais ce sera pire à un état d'avancement plus important, où l'espace sera plus encombré, les éléments situés en-dessous, plus fragiles...

Voilà pour les principes théoriques.

  • La réalisation technique

D'abord il faut savoir lire un plan... Et là, première boulette!! J'ai posé une douzaine de baux avant de me rendre compte qu'il ne fallait pas que ceux-ci affleurent les bauquières. En effet les baux devront encore recevoir des entailles pour accueillir les bordages qui longent la paroi et sont plus épais.
En affleurant la bauquière, l'entaille ne servirait à rien...
Il a donc fallu reprendre tous ces baux et leurs encoches pour corriger cette erreur.


















Ça demeure une erreur facilement corrigée et on a alors un résultat plus acceptable.


Passons à la méthodologie de conception.
Je me suis basé sur un patron calqué sur les plans, reproduit sur papier. Ce papier est collé alors sur l'ébauche du premier bau et celui-ci est alors râpé, puis limé, puis poncé pour avoir le bon profil.
Une fois ce premier bau réalisé, je m'en suis servi comme gabarit pour les autres baux.
Je dessine ainsi le profil que je ponce à la bonne forme:


































Une fois l'aspect général du bau obtenu, je contrôle encore la continuité de la courbure.
Pour cela j'ai trouvé la solution suivante s'appuyant sur une baguette assez souple pour vérifier sur la face intérieure ou supérieure si la courbure est satisfaisante (pas de décrochés, de méplats....)


Une fois ce dessin fait, il faut encore créer les entailles en queue d'aronde sur le bau et sur la bauquière.



















J'illustre par la suite la méthode que j'ai adoptée pour créer les baux  encadrant les écoutilles.
Dans un premier temps je ralise les deux baux extrèmes.


Ceci me permet de préparer le barreau séparant ces deux baux et de l'ajuster au mieux.

















J'en profite alors pour dessiner l'encoche qu'il faudra creuser dans ces baux et pour réaliser celles-ci























Je réalise alors un assemblage provisoire qui va me permettre de valider le montage et de préparer par la suite les demi-baux s'appuyant par assemblage à queue d'aronde sur l'entretoise.


La préparation de ces demi-baux est assez simple, il suffit de préparer les demi-baux comme les baux normaux, de les ajuster en longueur, de tailler les encoches en queue d'aronde sur le demi-bau et il ne reste plus qu'à créer les encoches correspondantes sur la bauquière et l'entretoise.



































Voici une vue du travail à l'issue de la pose de cette troisième et dernière écoutilles.


La conception des baux a été finalement assez longue car elle a mis en avant plusieurs problèmes que j'ai voulu régler avant d'aller plus loin.

Le premier concerne les bauquières. Comme on le voit, je n'arrivais pas à savoir exactement en lisant le plan si celle-ci allait de bout en bout de l'intérieur de la coque. Il faut dire que les coupes sur les ne montre pas toujours exactement l'endroit que l'on souhaite voir, les photos des modèles déjà existant n'étaient pas non plus d'une aide suffisante. J'ai donc consulté d'autres ouvrages de référence comme le vaisseau de 74 canons et plus je me documentais plus j'arrivais à la conclusion que ma première interprêtation n'avait pas été la bonne. J'avais arrêté les bauquières à l'avant au niveau du couple de coltis, avant les allonges d'écubiers (ces éléments qui forment une coquille et ferment l'avant de la coque). A l'arrière j'avais arrêté la bauquière supérieure au niveau de la cloison de la chambre du capitaine.
D'après mes lectures, il apparaissait que les bauquières ceinturaient cependant la coque de l'étrave au tableau.
Il a donc fallu reprendre cela. J'ai créé des entailles en traits de jupiter pour venir abouter des éléments supplémentaires. J'ai souhaité éviter de simplement rajouter un bout baguette là où il manquait, ça n'avait pas de sens et j'ai donc opté pour le même principe que les préceintes. Difficile d'imaginer des éléments continus d'une telle longueur alors qu'il était crédible d'avoir des éléments pour les bauquières en plusieurs parties et j'ai donc repris le même type d'assemblage que les préceintes avec des assemblages en traits de jupiter décalés pour la serre-bauquière et sa bauquière.

 















Une fois ceci corrigé un autre problème m'a sauté aux yeux. Une fois que je l'avais vu je ne pouvais voir que lui. Mon plancher était penché vers tribord! Horreur! Les baux ne semblaient pas horizontaux au niveau du milieu du bateau mais légèrement penchés. En fait j'ai constaté qu'il s'agissait d'une différence directement au niveau des bauquières une fois de plus. La bauquière babord était légèrement plus haute qu'à tribord. Une différence de 5 mm au maximum mais c'est énorme à cette échelle et je sentais que ça allait gâcher toute l'harmonie du bateau.
Impossible à ce stade de décoller les bauquières pour les remettre d'aplomb. Heureusement mon erreur était dû en partie à une erreur de largeur des bauquières plus importantes à babord en plus d'une légère erreur de tracé.
La solution s'imposait d'elle-même il fallait raboter à tribord pour rétablir cette écart.
J'ai aussi un peu jouer sur l'épaisseur des clés d'arronde des baux pour que la différence se voit moins.

Ce que je regrette rétrospectivement c'est de ne pas avoir mis en place dès le départ ce petit instrument qui me permet de vérifier le niveau d'un côté de et de l'autre.
Il s'agit d'un trusquin un peu modifié pour mes besoins. C'est un instrument assez simple mais qui au final est très utile pour reporter sans se tromper des hauteurs d'un bord sur l'autre.


Rien de bien compliqué comme on le voit mais comme ça je peux mesurer la hauteur de ma bauquière à tribord, puis la reporter à babord:

















Plus qu'à constater les dégâts et à corriger:

















J'en ai profité aussi pour faire les baux du gaillard d'arrière puisque les bauquières de ce pont étaient posées et les trois de la chambre dont le plancher est situé plus bas que le pont.

Pour ces pièces il a fallu d'ailleurs ajouter des petits support pour les baux puisque ceux-ci ne devaient plus s'appuyer, de fait, sur les bauquières.

















 

On pourrait penser que c'est fini pour les baux. Mais non, toujours pas!
Il nous reste encore à placer les barrots entre chaque bau (à noter que certains baux moins épais reposent sur ces barrots).
Les barrots sont enfoncés dans un trou rectangulaire du bau arrière et s'appuient sur une entaille du bau avant.
Rien de bien compliqué à réaliser si ce n'est le trou rectangulaire. Pour cela j'ai décidé de faire un pré-trou à la perceuse puis j'ai limé l'extrémité d'une lime cassée pour en faire un poinçon, et d'un coup de marteau, le tour est joué.


Il a fallu ensuite m'occuper des baux qui s'appuient sur ces barrots pour que l'ajustement soit correct:



 














Et voilà!!! Les baux de ponts sont presque achevés! "Presque", ah ben oui, ce serait pas drôle s'il n'y avait pas d'autre points. Il manque les supports pour les étambrais de mâts (ces renforts au niveau du pont pour maintenir le mât en place) les entailles pour les gouttières, ces longues planche biseautées qui courrent tout le long de la muraille, les courbes des baux qui renforcent ceux-ci en se collant à eux...
Mais tout ça arrivera plus tard, d'autres étapes doivent être réalisées d'abord et puis c'est agréable de pouvoir aborder d'autres éléments, la structure principale étant faite, nous avons une plus grande marge de manoeuvre.
En tous cas voilà le résultat à ce stade:



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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 13:45
Les préceintes forment la structure longitudinale extérieure de la coque telle une ceinture. Les bauquières ont exactement le même rôle à l'intérieur de la coque. Une fois celles-ci posées, il devient possible de poser l'habillage final de la coque. On s'appuie en effet sur ces éléments pour poser les lattes du bordage (à l'extérieur) et du vaigrage (à l'intérieur).
Je m'étais décidé dès le départ à laisser un côté apparent et donc sans habillage afin de laisser visible la structure de la coque et l'agencement intérieur. Par conséquent, seul le côté babord sera bordé et vaigré.
  • Bordage de la coque
Contrairement aux étapes précédentes, le bordage et le vaigrage sont des étapes relativement simples et rapides et qui donnent tout de suite une impression de "fini" un peu illusoire au vu du travail déjà réalisé et du travail restant

Le principe du bordage est simple. Il s'agit de poser des lattes (en général deux à la suite) tout le long de la coque. Pour le bordage, l'assemblage entre les deux se fait en trait de jupiter.

visualisation sur le bordage de l'assemblage en trait de Jupiter

La seule difficulté tient dans le respect des lignes de fuite. En effet étant donné la forme 3D de la coque, il faut poncer les extrémités des bordés sans quoi, les extrémités de la coque seraient bordées avant le centre.
Pour cela, il y a aussi, au-dessus des fonds, un certains nombres de bordés qui viennent s'endenter dans d'autres plutôt que de venir mourir sur l'étrave.
Bien que l'opération dans l'ensemble soit simple, elle requiert soins et attention. Les défauts sur cette partie sont tout de suite visible et si des trous ou des défauts de tangence dans les lignes de fuite apparaissent, l'effet est alors assez disgracieux. Il faut aussi prendre garde de ne pas briser les lattes au moment de les mettre en forme ou de les serrer pour mise en forme. Les mini serres-joints sont absolument indispensables pour ces opérations mais sont susceptibles aussi de gâcher une heure ou plus de travail de préparation de pose du bordé si on les serre trop.


Au cours de ce travail j'ai pu améliorer ma technique par les points suivants:

L'usage de la colle forte type super GLUE. Pour des zones où il est difficile de placer les serres-joints (par exemple sur les allonges d'écubier), cette colle permet de placer et de coller au bon endroit les baguettes par simple pression d'une à deux minutes.

pose du bordage avec respect des lignes de fuite, à ce stade je peux encore passer mes petits serres-joints à travers la membrure.
Cependant il s'est avéré absolument indispensable de me procurer des serres-joints beaucoup plus profonds. J'ai longtemps été embêté, de ce point de vue, sur le choix à faire. La majeure partie des serres-joints désormais proposés est en plastique. Les pinces à cliquets que j'avais achetées en ce sens sont intéressantes (en fait elles ont un système de blocage par cliquet au fur et à mesure du serrage) cependant si la pression à appliquer pour maintenir ma latte en position est trop forte, le cran du cliquet saute...
De plus la majorité des toutes petites pinces plastiques ont un ressort trop faible si la latte doit être maintenue dans une position particulière. J'ai donc pas mal hésité avant de reprendre des serres-joints plastiques craignant que ce défaut leur soit propre. Je m'étais donc débrouillé pour passer mes serres-joints métalliques entre les mailles des parties non bordées de ma coque, mais une fois arrivé à la clôture de ma coque, il y avait une zone où je ne pouvais plus passer mes serres-joints : les derniers bordages sous les préceintes. Il a donc fallu que je me décide à prendre des serres joints adaptés. J'ai trouvé ainsi des serres-joints plastiques assez longs et avec un ressort beaucoup plus puissant, ce qui m'a permis de régler mon problème.

des serres-joints plastiques partout!

Autre point, pour plier correctement les lattes afin que leur collage se passe beaucoup mieux, l'usage d'eau bouillante savonneuse se révèle particulièrement efficace.
Je procède ainsi : je mets à chauffer l'eau dans une bouilloire. Une fois à ébullition je verse l'eau dans une assiette creuse dans laquelle j'ai mis du liquide vaisselle. Je plonge ma baguette dedans en m'arrangeant pour commencer à le ployer doucement dans le bon sens.
Quelques minutes suffisent pour imbiber la baguette et la placer sur le modèle avec des seres-joints dans les zones critiques.et pour que la baguette soit bien exactement à la place qu'elle doit occuper. Une fois la baguette débarrassée de son humidité, je commence le collage.

Le temps de préparation peut être important car pour pouvoir mettre en forme la baguette par la méthode décrite ci-desus, il faut que j'ai donné à l'enveloppe "à plat" de la baguette, la bonne forme.
Voilà d'ailleurs un écueil qui doit être évité à l'avenir: le ponçage "à vue" des faces latérales de mes lattes. En effet, pour la majorité des lattes, je me suis contenté de poncer mes lattes pour que "globalement", la forme à plat de celle-ci soit bonne, tout en m'arrangeant pour n'avoir qu'un côté à chaque fois à reprendre. 

La dernière baguette que j'ai dû découper dans ma planche pour qu'elle fasse 10-11mm. Cette fois pour éviter toute erreur, je passe par la découpe dans du papier de la forme de la baguette. Remarquer aussi les bordés qui n'aboutissent pas à l'étrave mais viennent s'endenter sur d'autres baguettes.
Cependant, cette méthode a un inconvénient notoire: j'ai perdu 3 à 4 mm de largeur au niveau du couple maître: le couple le plus large et au niveau duquel les lattes doivent être les plus larges. En apparence, ce n'est rien, mais le problème c'est que mettre une latte de 3 à 4 mm pour combler le trou n'est pas vrament esthétique surtout quand toutes mes lattes font environ 8 ou 9 mm de large dans cette zone. J'ai préféré répartir cette erreur sur les 2 bordés restant. J'ai donc été obligé de reprendre une planche de poirier, d'y tailler des lattes de 10-11mm et 
de mettre celles-ci à la bonne épaisseur.

Découpe de la baguette en bois à partir du patron papier

Une erreur qui aurait pu être facilement évitée si j'avais réalisé un gabarit de chacune des lattes (en papier fort par exemple). Il suffit pour cela de dessiner le tracer du bordage sur la coque, d'appliquer une bande de papier fort sur la coque et de la découper jusqu'à ce qu'elle respecte les marquages sur les couples. il ne reste plus qu'à la coller en position sur la latte et découper celle-ci avec de la marge suivant ce contour. Le temps que j'ai perdu à refaire mes lattes est bien plus important que celui pris pour suivre cette méthode.


  • Vaigrage de la coque
Le vaigrage est tout-à-fait similaire au bordage, si ce n'est qu'à l'intérieur les liaisons ne se font pas en trait de jupiter mais ce sont des liaisons droites.

Pose du vaigrage. Comme on le distingue, je suis à la même hauteur à l'intérieur qu'à l'extérieur: j'ai posé environ autant de bordages à l'extérieur que de vaigrages à l'intérieur, de façon à pouvoir utiliser mes serres-joints le plus longtemps possible.

Pour pouvoir placer, le plus longtemps possible mes serres-joints à travers la maille de la membrure, j'ai maintenu une alternance dans la pose des lattes du bordage et du vaigrage.
A chaque latte posée sur l'extérieur de la coque, je pose son vis-à-vis à l'intérieur.
Je suis ainsi parti des fonds pour atteindre les préceintes dans un cas, les bauquières de l'autre.
J'ai aussi posé les lattes du vaigrage en deux parties mais, faute de plus d'indication, je je me suis contenté de les ajuster par collage au droit.
On peut constater que le vaigrage dans les zones au-dessus des fonds n'est plus continu. Des cales sont donc utilisées pour maintenir le bon écartement.

Au dessus des fonds, le bordage n'est pas continu : on distingue la membrure entre chaque vaigrage

Une fois de plus, j'ai constaté qu'il aurait été bien préférable de réaliser un gabarit en papier de mes lattes de vaigrage. En voulant respecter les lignes de fuites de mes bordages j'ai malheureusement trop poncé la partie centrale. J'ai essayé de compenser cette erreur sur les vaigrages suivant mais du coup l'écart n'est pas partout parfaitement homogène. Dans l'idéal j'aurai voulu tracer à même les couples le tracé tant du bordage que du vaigrage, mais je ne vois pas de méthode efficace pour y parvenir simplement et sans écart.

aspect du vaigrage après ponçage

  • Bordage des hauts
Concernant le bordage des hauts (au dessus des préceintes à l'extérieur, au dessus des bauquières à l'intérieur), pas de problème particulier. J'en ai juste profité pour réaliser l'ouverture des sabords dans mes bordages et dans mes couples. La technique reste la même.

Les sabords ont été percés, les feuillets de sabords sont prêts à être collés dès la pose du bordage qui va les recouvrir.

Un point tout de même: le vaigrage intérieur dans les hauts n'est pas réalisable à cette étape: le pont doit être posé avec ses lattes dont les extrèmes se trouvent contre la paroi. Les premiers vaigrages des hauts viennent au-dessus de ces lattes, donc ils seront posés après la pose du pont, pour éviter qu'il y ait un trou entre le vaigrage et les lattes du pont.

La coque est intégralement bordée jusqu'à la première lisse.
la coque est poncée, il faut encore placer tous les clous.

A noter aussi qu'il faut une fois de plus tenir compte du resserrements à prendre en compte au niveau de la proue. Si on garde en effet des baguettes de tailles constantes comme je l'ai fait dans un premier temps, au niveau de la proue avec la légère courbure, on recouvre trop de surface. Ceci m'a été particulièrement préjudiciable pour la pose des lisses...

la teinture des préceintes devra être refaite aussi...
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En attendant, l'étape suivante est le bordage de la poupe.

Le ponçage est déjà plus convainquant : il y a bien moins d'ombres montrant des creux ou des bosses.
  • Fermeture de la coque
La voûte arrière ne pose pas de problèmes particuliers à border. Elle est en effet à double courbure mais très peu prononcée. Comme on le voit ci-dessous, j'ai décidé de laisser une partie de la voute sans habillage afin de mieux montrer la charpente.


Une fois bordée il ne reste plus qu'à placer le cloutage. Pour cela la technique est toujours la même : un pré-trou à la perceuse puis j'enfonce une petit section de fil de laiton qui est ensuite arasé et limé.

Poupe bordée et cloutée

La seule difficulté tient à mes choix graphiques: j'ai décidé de la teinter intégralement au brou de noix. Mais comme les lisses en buis (bois jaune) doivent terminer ici, mieux valait poser ce bordage immédiatement et éviter de déborder sur les lisses de décoration en buis lors de la teinture au brou de noix.


L'important au final est d'avoir un tableau bien uniforme et sombre qui servira ainsi de fond au décor de poupe.
  • La pose des lisses
Il est temps de poser les dernières pièces de bois habillant l'extérieur de la coque elle-même. Il s'agit des décorations se trouvant au-dessus des sabords. Trois lisses en buis moulurées agrémentent ce décor et un placage avec une latte intercalaire.
Le problème que j'ai rencontré et mentionné plus haut concerne l'espace qu'il me restait au niveau du gaillard d'avant pour poser mes deux lisses et la latte intercalaire au dessus des trois lattes de bordage des hauts. Au final, j'ai dû décoller mon bordage de proue à ce niveau et le refaire.
Je me suis ensuite attaqué à la préparation des moulures sur ces lattes.
La méthode appliquée est la suivante: poncer le dos d'une lame de scie à métaux pour lui donner la forme en négatif de la moulure. On tire ensuite ce profil tout le long de la baguette brute en penchant un peu celle-ci et les copeaux partent tout seul. Un vrai plaisir.


Le plaisir est en revanche bien moindre lorsqu'on cherche à ployer ainsi une baguette de buis moulurée.
Le buis, semble en effet particulièrement dur à plier. Je pense q'un véritable outil est nécessaire dans ce cas. J'ai essayé l'eau bouillante savonneuse, le fer à souder... J'ai cassé pas mal de baguettes en tentant de ployer celles-ci. Les moulures constituent une zone de rupture qui augmentent d'autant la fragilité de la baguette.
Au final sur les quatre baguette posées une seule ne doit pas être fendue. J'ai recollé les autres et les ai de nouveau poncée et sculptée.


J'ai aussi posée cet habillage du côté tribord afin de rendre ce côté plus harmonieux.






  • Finition du bordage
La finition du bordage est simple mais reste une étape de longue haleine : il faut poncer la coque, percer des micro-trous pour y insérer les morceaux de fil métalliques servant de clous, poncer ceux-ci et passer le tout à la laine d'acier.
Dans les faits l'opération est longue : il y a 1360 clous à planter.


cloutage de la coque

cloutage de la coque
cloutage de la coque
Je lime les clous avant de poncer intégralement la coque
à droite les clous sont limés, et à gauche ils sont juste enfoncés

Dans la prochaine étape nous aborderons l'aménagement de l'intérieur de la coque.




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11 juillet 2007 3 11 /07 /juillet /2007 20:40

Après avoir travaillé l'extérieur des couples pour poser les préceintes, je me suis attaqué au travail de l'intérieur de la coque pour poser les pièces majeures longitudinales internes.

  • Travail interne de la coque

Avant de pouvoir envisager de poser une pièce logitudinale à l'intérieur de la coque, il faut travailler l'intérieur des couples pour que la courbure de ceux ci soit bien continue. C'est un travail assez ingrat car il est long, difficile, et on ne peut pas voir aisément les progrès réalisés. Pourtant, en prenant une simple baguette de faible épaisseur et en la posant à différents endroits de la coque, je me suis tout de suite rendu compte de l'étendue du travail à réaliser.

une baguette est posée à différents endroits de la coque pour vérifier la continuité de la courbure

autre vue montrant sur toute la coque la pose des baguettes "test"

Si on ne le visualise pas énormément sur ces photos, j'ai pu constaté rapidement de la tâche à réaliser, en particulier dans des zones délicates : à la poupe et à la proue qui présentent une concavité prononcée. Ce travail est plus délicat dans des zones à la concavité forte car il faut trouver un ou plusieurs outils adaptés.

Contrairement à ce que je pensais au départ, certains produits du marché permettent de réaliser cette opération ou, au moins, présentent des idées intéressantes. Le premier que je citerai consiste en une mousse recouverte d'un abrasif. Si cet outil est assez utile pour travailler des zones où la courbure varie le plus gros grain de l'abrasif proposé est encore un peu faible, d'où mon idée d'entourer le tout d'un papier émeri au grain adapté.

un gros plan sur un outil utile : une sorte d'éponge entourée d'un papier de verre à gros grain

Les outils suivants que j'ai trouvés particulièrement utiles forment tout un jeu de limes pour ma mini-perceuse. Les formes variées, coniques, sphériques, cylindrique offrent un panel suffisamment varié pour s'adapter aux différents besoins. Un petit bémol néanmoins, ces outils s'usent très vite et là encore peu de grain différents sont proposés. D'autre part la taille de ces outils reste limitée, on ne peut pas espérer faire un travail d'ensemble sur tout un groupe de couples. Cependant ces outils permettent de venir à bout de certaines irrégularités locales, un couple à la fois, en particulier dans des zones de concavité forte.

exemple d'une tête d'outil de la perceuse micromot

 

Un dernier outil que j'ai trouvé pour travailler la courbure générale d'un couple dans une zone à concavité faible. Il s'agit d'un cylindre de bois entouré d'un papier abrasif à gros grain sur un demi pan, et à faible grain sur l'autre moitié.

encore un outil perso

Il faut remarquer que ce travail engendre pas mal de déchets. De la sciure:

le chantier couvert de sciure

Mais aussi des éléments plus volatils et plus dangereux pour la santé, comme lorsqu'on utilise la laine d'acier : de très petits copeaux de laine d'acier se détachent, alors autant se protéger!

une photo qui montre votre serviteur (masqué) et le modèle. Un moyen de visualiser la taille de la maquette.

Ce travail m'a pris près d'un mois et demi, mais il commence à être gratifiant lorsqu'on passe au polissage des couples.

polissage en cours des couples : au premier plan des couples poncés, polis, à l'arrière plan, les couples n'ont été que poncés.une autre vue de cette étape, à droite, les couples polis à la laine d'acier

Une fois ces opérations remplies, on peut enfin passer à la pose des pièces longitudinales majeures intérieures.

 

 

 

 

 

  • Préparation et pose de la carlingue

La carlingue est la pièce longitudinale interne située sur l'axe du bateau. C'est une pièce qui permet d'assurer la cohésion et l'écartement des couples sur leur face interne.

C'est pièce a une section particulièrement forte par rapport aux autres pièces longitudinales. il a donc fallu la tailler dans une planche assez épaisse.

Elle présente aussi une forte courbure à l'avant, il faut donc bien la ployer à l'eau savonneuse bouillante et au fer à repasser.

 

ployage à l'eau savonneuse chaud ede la carlingue à même la coque, pour lui donner de suite sa forme idéale

gros plan sur le ployage, à la proue de la carlingue. On distingue la règle de fer mise au niveau de la quille pour protéger celle-ci des marques du serre-joints

L'étape suivante consiste à entailler la carlingue pour lui permettre de recevoir les couples à peu près à mi-section.

réalisation en cours des cans permettant de recevoir les couples sur la carlinge

Il ne reste plus qu'à coller le tout et à poncer un peu.

La carlingue est maintenant en place

Une étape sera nécessaire pour terminer, car comme on peut le voir à l'issue de celle-ci, il manque un prolongement à l'arrière et à l'avant. Ce prolongement de la carlingue est d'une section beaucoup plus faible et ne recevra pas de cans pour s'adapter aux couples. 

 

  • Préparation et pose des bauquières

Les bauquières sont un peu comme les préceintes des éléments de forte section qui structurent vraiment la coque mais cette fois-ci de l'intérieur. Le Rôle des bauquières est avant-tout de recevoir les baux, ces montants légèrements bombés sur lesquels s'appuient les lattes du pont.

Cette étape était pour moi importante car elle allait me permettre de me débarrasser enfin des tasseaux disgracieux que j'avais mis dans les hauts des couples pour en assurer la cohésion.

Mais j'ai pas mal rêfléchi avant de m'y attaquer, en particulier pour décider si je devais les coller une fois avoir creusé les entailles pour les baux. Je ne suis pas encore sûr que le choix ait été le bon,mais j'ai opté pour un collage immédiat sans préparation des entailles. Ce choix se justifie car pour pouvoir faire ces entailles, il faut que les baux soient prêts et que les bauquières soient ployées correctement. Or pour que les bauquières aient exactement leur forme définitive, je ne vois qu'une solution : qu'elles soient collées à leur place!

découpe des bauquières

scie circulaire sur tour Unimat

 

Après la découpe et la mise en forme des bauquières et serres-bauquières il ne reste plus qu'à les poser suivant la méthode habituelle.

J'en ai profité pour mettre en place les prolongements de la carlingue. On obtient ainsi à la fin de cette étape le stade suivant:

 

 

Dans le prochain article nous pourrons alors aborder la pose du bordé et du vaigrage sur un des flancs de la Belle.

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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 21:08
Une nouvelle étape est franchie avec la pose des préceintes.
Ces bordages très épais qui ceinturent la coque vont lui donner sa rigidité pour permettre à terme de supprimer les tasseaux de bois que j'avais placé en haut des couples.
  • Préparation de la coque 
Le travail préparatoire est cependant assez long.
Je n'ai pas pris de photos de ces étapes mais il m'a fallu reprendre la totalité de la coque pour la poncer.
L'usage de la ponceuse vibrante s'est avéré intéressant sur cette étape car elle ne peut pas être trop utilisable dans les endroits délicats et ne retire de toute façon dans ce cas que peu de matière.
En revanche, elle se révèle très efficace utilisée sur des parties concaves où elle peut être utilisée bien à plat.
La difficulté de la préparation est à ce stade d'arriver à poser des bordages qui filent correctement, sans qu'il y ait des ruptures dans la courbure.
Les couples doivent donc être ajustés de manière précise de façon à ce qu'il n'y ait aucun creux ou bosses lors de la pose du bordage.
C'est à ce moment que j'ai pu constater des méfaits du ponçage prématuré que j'avais fait de ces pièces.
Ceci m'a obligé à refaire quelques pièces ainsi qu'à décoller certaines partie des couples pour les recoller avec une meilleure précision.
J'ai pu éprouver au passage l'efficacité de la méthode consistant à utiliser de l'eau bouillante sur les zones où l'on souhaite faire céder la colle blanche.
Muni d'un petit sopalin pour empêcher que la capillarité ne fasse trop s'étaler l'eau, quelques gouttes (au sens propre) d'eau bouillante suffisent à faire ramollir et faire gonfler les joints de colles.
Un petit passage de cutter suffit alors à libérer les pièces.
 
Une fois ces pièces réajustées avec davantage de soin, il faut encore les poncer, et les polir.
Il devient alors intéressant de tracer le contour d'une des préceintes sur les couples.
J'avais déjà tracé plusieurs fois ces traits mais, finalement, il est inutile de les reporter sur la coque tant qu'on peut être amené à poncer celle-ci!
 La coque est alors prête à recevoir les préceintes mais il m'a fallu au moins une semaine et demi pour cela.
  • Préparation des préceintes
Les préceintes sont trop épaisses vis-à-vis des gabarits de baguettes proposés dans le commerce.
J'ai donc dû prendre une planchette de la bonne épaisseur pour y scier mes baguettes.
J'ai donc tracé dans un premier temps la première baguette que je me suis apprêté à scier avec la scie circulaire de l'UNIMAT.
J'ai connu là un léger déboire : le moteur s'est révélé trop sous dimensionné (ou bien les lames de la scie non adaptée) si bien que j'ai fait fondre la partie engrènement du moteur et passablement détérioré la courroie de transmission qui y était relié!
Mon moteur est donc devenu inutilisable et j'ai dû en acheter un autre (plus puissant et solide).
En attendant j'ai continué à couper mes baguettes directement avec la scie à chantourner.
J'ai alors obtenu 5 baguettes par planche, que j'ai collées entre elles et rabotées à la même épaisseur.
La technique est correcte mais il faut vraiment éviter d'avoir une baguette trop fine car dans ce cas, toutes les autres en pâtissent.
plusieurs étapes de l'élaboration des préceintes : depuis la planche brute, la taille en baguette, le pliage à l'eau savonneuse brûlante, jusqu'à sa teinture au brou de noix
encore une vue des étapes de conception des préceintes
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un petit coup de ponçage et les baguettes sont prêtes.
Il ne reste plus qu'à les ployer...
  • Mise en forme et collage des baguettes.
Après avoir réalisé cette opération, je pense que la méthodologie la plus adaptée est la suivante.
Il faut réaliser le ployage en deux fois.
Dans un premier temps sur un gabarit (je me suis servi d'une forme à disposition que j'ai retravaillée).
La technique étant toujours la même :
- Un récipient d'eau bouillante avec du savon.
- On imprègne la  baguette de ce mélange
- Une fois que le bois en est bien gorgé, on passe un fer à souder chaud sur la face interne (convexe).
On ne laisse jamais le fer longtemps à un endroit donné pour éviter de laisser des marques sur le bois, sauf si on a une zone avec un rayon de courbure très faible.
- Il faut alors appliquer la baguette sur la forme pour lui imprimer cette forme.
- on doit laisser la baguette en position suffisamment longtemps pour que l'eau se soit bien évaporée.
 
ployage des préceintes sur un gabarit, à l'eau savonneuse bouillante
 
- je refais alors l'opération, si nécessaire, directement en plaquant la baguette sur le bateau en position.
 
vue de dessus du collage de la première préceintecollage de la première préceinte tribord 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
L'opération n'est pourtant pas à mener avec trop de précipitations.
En ployant trop vite ces baguettes, j'en ai rompu deux surtout en essayant de sauter l'étape du fer à souder.
 
vue du chantier pendant le collage des deux premières préceintes, l'eau savonneuse est encore à portée en cas de besoin, ainsi que le fer à souder pour ployer davantage les preceintes en cas de besoin 
 
J'avais décidé de teindre les préceintes pour souligner leur forme sans masquer le bois par une peinture trop criarde.
J'ai donc appliqué du brou de noix pur sur ces préceintes.
Je ne sais par contre toujours pas si la meilleure méthode est de les teindre avant collage ou non.
Je l'ai fait pour deux préceintes, mais le brou de noix ne pénètre jamais très profondément dans le bois.
 
teinture des préceintes, aperçu avant/après
 
Du coup le moindre coup de lime ou de papier émeri rend nécessaire de repasser cette couche de brou de noix. L'avantage étant que la partie intérieure est aussi teinte de la sorte.
Mais passer le brou de noix avant de ployer la baguette est inutile : puisqu'en trempand dans l'eau savonneuse bouillante une grande partie de la teinture s'échappe.
Passer le brou de noix après avoir ployé et avant collage n'est pas forcément une bonne solution car on humidifie de nouveau la baguette qui s'empresse de revenir à sa position rectiligne d'origine.
Enfin, attendre que la préceinte soit collée pose évidemment problème pou teindre la partie intérieure...
Le rendu est cependant assez agréable et souligne bien la forme de la coque.
 
collage de la première préceinte babordaprès le collage de la première préceinte tribord 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Après les deux premières préceintes placées j'ai aussi pu supprimer les tasseaux intercalaires que j'avais mis entre chaque couple.
 
toutes les préceintes à tribord ont été collées 
La dernière préceinte vient d'être posée, je vais les re-teinter (bien que ce soit inutile parce que je vais les re-poncer une fois de plus derrière... mais bon c'est plus joli).
 
les préceintes à babord sont collées et teintes
les préceintes à tribord sont maintenant teintées 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
  • Cloutage des préceintes
Nouvelle étape, mais cette fois-ci il s'agit de la finition. Après avoir tâtonné (une fois de plus...) j'ai trouvé une démarche satisfaisante pour les différentes étapes.
D'abord il faut tracer les points où seront placés ces clous.
J'ai créé un gabarit permettant de placer de manière précise ces clous.
 
petit outil pour tracer l'endroitoù placer les clous sur les préceintes de manière homogène
 
Il faut ensuite percer des pré-trous pour pouvoir enfoncer ces clous, avec attention car le forêt est fragile vu sa taille (eh oui! encore de la casse!)
 
La technique est alors assez simple :
- on prend du fil de laiton,
- on en coupe une petite tige d'environ un centimètre
- il faut ensuite l'enfoncer de force, à la pince
 
cloutage en cours, après avoir percé les préceintes avec un tout petit foret afin d'y enfoncer, à force, une cheville de laiton
 
toutes les chevilles à tribords ont été enfoncéesautre vue du cloutage des préceintes tribord
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
- il ne reste plus qu'à poncer de près les préceintes:
 
il faut encore limer les chevilles de laiton, poncer et teinter de nouveau les préceintes. 
 
Au passage, on peut noter l'outil que je me suis créé pour poncer les zones renfoncées des préceintes.
En réalité il n'y a que deux préceintes séparées par une lisse de bordage simple.
Cependant cette lisse est renforcée pour avoir la même épaisseur que les préceintes dans certaines zones, en particulier au niveau des portes-haubans.
Par conséquent, pour poncer cette lisse dans sa partie renfoncée, j'ai créé l'outil suivant.
Une lime cassée (sans commentaires, merci!) collée à la colle forte sur un tasseau de bois ramené à la bonne épaisseur, et le tour est joué!
on aperçoit un tout petit outil fabriqué à l'aide d'une lime cassée et d'une cale de bois pour limer les chevilles de laiton au niveau de la zone renfoncée de la deuxième préceinte
 
Bon, par contre, évidemment nouveau passage au brou de noix (le dernier j'espère! Mais je n'y crois pas...)
 
il faut encore teinter de nouveau les préceintes, le brou de noix ne pénétrant jamais profondément dans le bois.
 
Il reste à passer un petit coup de laine d'acier pour obtenir un toucher convenable.
Les préceintes sont finies!
 
Teinter les préceintes rend le bois un peu râpeux, il faut alors le polir tout doucement à la laine d'acier très fine
 
le modèle à l'issue de cette étape
 
Dans le prochain article l'étape suivante : la préparation intérieure de la coque et la pose des bauquières et de la carlingue.
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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 20:23
  • Prélude à la construction

Cet article détaille les premières opérations menées depuis que je suis arrivé sur Lille et que j'ai pu me pencher sur ce bateau.

Les premières photos ont été faites avec un appareil analogique, mais par la suite les photos se sont multipliées avec l'emploi d'un appareil numérique

Au début de ses prises de vues, la quille, l'étrave et l'étambot sont déjà assemblées. J'ai aussi réalisé l'assemblage de la voûte d'arcasse. Mais ces premiers travaux se font au coup par coup, pendant mes vacances d'étudiant ou occasionnellement pendant ma période de recherche d'emploi, car j'ai alors un cruel ennemi : le temps à consacrer à cette activité!

Structure axiale

Les pièces des couples ont été en grande partie, découpées (un jardin quand il fait beau, c'est sympa comme atelier) et collées.

Les couples découpés

 

Une fois ces quelques étapes faites, me voici chez moi, à Lille, pour entamer les choses sérieuses et de manière plus continue!

  •  Préparation des pièces longitudinales

Pour étrenner mon tour à bois tout neuf, je vais commencer par la création de la rainure le long de l'axe longitudinal

usinage de la rainure 

 

Cette rainure va servir, principalement, pour recevoir les bordés des fonds.

Cette étape à réaliser de manière assez précise sur toute la longueur de la quille était une tâche toute indiquée pour la ponceuse circulaire de l'Unimat.

Au passage je signale que j'avais déjà réalisé la partie de cette rainure sur l'étrave à la main et qu'il faut aussi la prolonger sur l'étambot.

Tout en nécessitant pas mal de soins, cette étape n'est pas très compliquée : les pièces peuvent être travaillées bien à plat sans aucun problème.

  • Tracé et découpe des couples

J'ai pas mal tâtonné pour trouver une méthode satisfaisante pour découper de manière correcte mes pièces en bois tors.

Je passais initialement par un calque que je reportais directement sur le bois.

Solution cependant peu pratique : certaines pièces doivent être reproduites plusieurs fois et pour bien marquer le bois, il faut passer du stylo à bille sur le calque.

Autant dire que le trait devient rapidement peu précis!

Voici la méthode retenue pour tracer les couples finalement :

- Il faut décalquer à l'échelle 1 les pièces du couple,

- les reporter sur du papier,

- découper ces formes dans le papier pour les coller, en respectant le fil du bois, sur les planches de poirier.

 

tracé des pièces d'un couple 

Il ne reste plus qu'à découper les pièces!

scie à chantourner HEGNER 

Un conseil au passage, penser à VRAIMENT laisser de la marge sur ces pièces.

Que de pièces sont parties au rebut parce que je voulais faire des économies de bois! Et encore, beaucoup ont été conservées bien qu'elles se fussent révélées trop fines après ponçage!

 Bon c'est bien beau, mais il faut encore les assembler. Pour ce faire, on se place sur le plan du couple en question.

Tous les couples sont à double épaisseur, exception faites des varangues (au niveau de la quille).

En se calant donc sur le plan, on colle les genoux aux varangues, puis on retourne l'assemblage ainsi fait pour ajuster et coller les premières allonges.

Et ainsi de site en retournant le couple après chaque étape.

vue de plusieurs couples, toutes les pièces sont collées pour les constituer

 
vue de tous les couples

Et là une erreur de débutant, que je ne commettrai plus : poncer l'intérieur des couples de manière fine, pourquoi pas?!  C'est plus facile tant qu'ils ne sont pas montés.

Mais l'extérieur! Erreur! Voilà comment on se retrouve au final avec des pièces trop fines une fois montées sur la quille.

Difficile alors d'obtenir une courbure douce entre chaque couple! D'où l'importance de laisser de la marge et de ne faire qu'un ponçage pour dégrossir les pièces une fois assemblées!

Enfin c'est en forgeant qu'on devient forgeron.

Voici en tous cas une étape intermédiaire de ce ponçage.


Etape intermédiaire de ponçage
Pour information, en terme de temps, un couple demande au bas-mot une heure pour le tracé, la découpe et l'assemblage des pièces, puis il faut compter entre 1h et 2h pour le ponçage intérieur et extérieur de chaque couple.

Il y en a 29 en tout. J'ai donc mis plusieurs mois pour venir à bout de ce travail vite lassant! D'autant plus lorsqu'on termine un couple pour se rendre compte qu'il est trop fin et qu'il faut donc en refaire un en entier!

Voici une vue de tous les couples montés et du chantier préparé pour recevoir la coque.

La construction du chantier n'est pas non plus aussi rapide qu'on pourrait le penser.

Il faut préparer chaque pièce avec soin, parce que si on peut se permettre un peu de liberté dans les formes générales des pièces, tout ce qui touche aux pièces définitives doit être au contraire très soigné!


tous les couples sont poncés, mise en place du chantier de montage

Après cette étape, j'ai pu mettre en place la voûte d'arcasse qui était prête depuis déjà longtemps.

  • La fermeture de la coque

Ce petit travail achevé, près d'un an s'est écoulé depuis mes premières découpes...

Il faut préparer toutes les pièces qui vont servir à fermer la coque entre le premier couple et l'étrave.

Le travail, cette fois-ci, est plus compliqué :

Une douzaine de pièces doivent être biseautées pour parvenir à un assemblage en forme de coquille: ce sont les allonges d'écubiers.

La méthode retenue est la suivante :

  •  
    • je taille le profil de cette pièce (non encore biseautée, donc son enveloppe "large" une fois projetée)  dans une planche de poirier.

Au passage il faut noter que je n'ai pas de planches suffisamment épaisses pour ces pièces, et comme je n'ai pas une réserve inépuisable de bloc de poirier, j'ai superposé deux planchettes pour réaliser ces pièces.

  •  
    • Il faut ensuite les biseauter en respectant un angle très précis. J'ai passé beaucoup de temps avant de trouver cette solution:
      • Je colle la pièce sur un petit support par un léger point de colle blanche.

Allonge d'écubier en cours de ponçage 

    •  
      • j'insère ensuite ce petit assemblage dans la machine qu'on distingue ci-dessous (désolé pour la qualité)

 montage réalisé pour poncer les allonges d'écubiers 

Cet assemblage de bric et de broc (pièces de l'unimat 1 et mécanos) permet de manière assez simple de proposer un plateau de support à la ponceuse à bande.

On ponce un peu les mécanos, mais une rapide application du théorème de Pythagore et je biseaute simplement toutes les pièces que je veux à l'angle voulu!

  •  
    •  
      •  Il ne reste plus qu'à rompre le petit collage précédent à l'eau chaude
      • Cette opération doit être menée de la même façon, mais avec une symétrie parfaite sur les pièces babord et tribord.

Moi qui pensais au début, naïvement que peu importait cette symétrie... J'avais négligé que n'importait pas seulement l'angle entre les faces avant et arrière de chaque allonge.

Il faut aussi tenir compte de l'angle entre ces faces et la face extérieure. Au début j'ai eu l'impression que ça ne changeait rien mais le schéma suivant devrait suffire à vous convaincre du contraire!


 ce qui arrive quand on néglige une symétrie dans le ponçage

Ceci montre, q'on se retrouve rapidement à poncer plus dans un cas que dans l'autre et donc, à avoir moins de matière dans un cas que dans l'autre... Voilà comment on se trouve à devoir refaire des pièces réussies!

  •  
    • il faut ensuite assembler les différentes pièces de fermeture, mais pour cela j'ai agi en plusieurs étapes.
      • Premièrement un collage très léger, juste pour être sûr de bien arriver à 90° à la fin de ce travail. De ce point de vue j'ai été comblé. Je n'ai pas eu d'erreur mesurable avec ma machine!
      • Ensuite il faut préparer les petits blocs qui vont servir à supporter les allonges sur leur partie inférieure. C'est une étape importante car tout l'assemblage va reposer dessus.
      • On ajuste ces blocs et les allonges
      • On décolle alors le tout pour réaliser un collage beaucoup plus précis
      • Il reste à poncer et à assembler à la quille

 

   deuxième vue qui montre mieux la différence entre partie poncée et non poncéeles allonges d'écubier sont assemblées. A gauche de la photo le ponçage a été fait, à droite, l'assemblage brut

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est important de noter aussi que ce ponçage mérite lui aussi pas mal de soin.

Pensant le plus dur accompli j'ai réalisé celui-ci de manière un peu hâtive... Résultat, mes pièces de fermetures présentent de légers méplats à certains endroits au lieu d'une courbure parfaitement homogène.

Ce point pourrait être un point de détail mais il me gênera passablement lors de la pose du bordé et des préceintes : ces pièces devant être ployées pour épouser la forme de la charpente, le moindre défaut de courbure est un obstacle de plus!

  • Mise en place des couples 

Avant de clore pour de bon l'avant de la coque, il était important d'au moins préparer l'assemblage du premier couple et de la quille.

C'est cet assemblage en effet qui permet de bien confectionner en position les allonges. J'en ai profité, à ce stade pour assembler aussi les autres couples.

La coque devenait pour la première fois un volume!

montage des couples sur la quille, dans le chantier de montage autre vue du montage des couples

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour le moment, les couples n'étaient que posés sur la quille sans collage.

L'étape suivante à consister à coller à chacun, sur une de leur face un tasseau de bois permettant à la fois d'imposer une épaisseur de maille homogène et un écartement entre leurs branches également satisfaisant.

Encore une erreur à cette étape.

Pensant éviter des ennuis ultérieurs, j'ai décidé de tailler tout de suite les couples à la bonne hauteur, tant que je pouvais encore les scier à la scie à chantourner séparément.

Le problème est apparu immédiatement après :

J'ai collé les couples à la quille ainsi qu'un tasseau sur toute la longueur dans le haut des couples pour rigidifier encore l'ensemble.

Mais suite à ma découpe prématurée, ces tasseaux ont dû être collés sur une zone des couples que je ne pouvais plus travailler.

Ces tasseaux n'ont ensuite cessé de me gêner à cette hauteur, que ce soit lors du ponçage des couples, ou lors de la pose des préceintes,

Enfin le résultat est tout de même sympa!

La coque sort pour la première fois assemblée du chantier de montage!

Les couples ont été collés un tasseau de forte section a été fixé dans les hauts pour rigidifier l'ensemble

 autre vue de la coque, sortie pour la première fois de son chantier de montage. Remarquer que la voute et le tableau ont été mis en place à l'arrière du modèle.

 

  • Fermeture de la coque par le tableau arrière

 Pour pouvoir poser les tasseaux comme je le souhaitais, il fallait cependant ne pas négliger de poser le tableau arrière.

Je ne suis pas sûr d'avoir de photos de cette étape (peut-être les dernières de mon argentique, non encore développées).

Ce tableau ne comporte au total que 11 pièces au total... Mais 3 sont assez compliquées car à double courbure.

J'ai d'ailleurs enfin trouvé une façon satisfaisante de créer ces pièces en 3D. Un court schéma valant mieux que de longs discours, voilà la méthode:

 

 

 

Tracé des découpes sur une pièce plus épaisse et en ne faisant pas déboucher tout de suite la forme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

découpe de la première partie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

deuxième découpe

 

 

 

 

 

 

 

 

 On peut alors libérer la pièce!

Pour le reste je me suis servi de quelques supports de plus sur le bâti pour positionner avec un angle correct mont tableau et pour le coller de manière satisfaisante.

 

Dans le prochain article je détaillerai la pose des préceintes

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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 19:29

Cet article a pour but de retracer un peu les étapes qui m'ont amenées à la conception de ce modèle.

La Belle de Cavelier de La Salle.

Une présentation de l'explorateur et de la Belle s'impose avant d'aller plus loin.

Robert Cavelier de La Salle

Robert Cavelier de la Salle est né en 1643 à Rouen. Il fait partie de la riche bourgeoisie mais n'en héritera finalement que l'envie d'entreprendre, les manières d'un seigneur sans en avoir les moyens et le tempérament inégal. En effet, on le destine à une carrière religieuse qui ne lui sied point mais qui l'empêche d'hériter des biens de son père décédé en 1666. Laissant là la vieille France, il partira en 1667 étancher sa soif d'espaces et de conquêtes en nouvelle France. Devenu colon, il parviendra à s'intégrer aux Hurons originaires de la région. Il comprend leur langage, leurs coutumes et leurs mentalités.

Toujours en quête de gloire et de conquêtes il va monter plusieurs expéditions dont la plus mémorable lui fera descendre le fleuve Mississippi jusqu'à son delta. Il prend ainsi possession en 1682, au nom du roi de France, d'une immense bande territoriale bordant les 13 Etats originaux des Etats Unis, reliant le Canada au golfe du Mexique: c'est la Louisiane.

La France en Amérique

 

Qu'on ne s'y trompe pourtant pas, sa conquête, gigantesque en terme territorial, au nom du roi de France n'est que précaire : quelques forts sont construits sur son trajet mais fort de la cinquantaine de personnes que compte son expédition, il ne peut pas réellement créer un établissement permanent français en ces lieux.

Cette expédition ne lui apporte pourtant pas la gloire escomptée (si ce n'est qu'elle lui vaut d'être désormais inscrit dans les livres d'histoire). Il s'est en réalité attiré des jalousies fortes et son tempérament orgueilleux et peu prévoyant le pousse dans des situations financières toujours délicates.

Il a cependant de nouveaux plans pour retrouver tout son prestige et refaire fortune. Son idée? Une expédition à l'embouchure du Mississippi depuis la France avec suffisamment de colons pour établir un vrai centre névralgique dans le Golfe du Mexique. Il va donc plaider sa cause à la cour du Roi Soleil en 1683. Via quelques mensonges et exagérations quant à la position prédominante du futur site de la colonie, il obtient les fonds et l'aide matérielle nécessaires à cette expédition. Il dispose ainsi en tout de quatre navires : un bâtiment de guerre de 34 canons et 400 tonneaux de port: le Joly, un ketch: le St François, une flûte de 10 canons et 180 tonneaux de port: L'Aimable enfin une barque 40 à 50 tonneaux : La Belle. Il embarque aussi près de 180 colons, des denrées, des canons, tout le matériel nécessaire à bâtir l'établissment et au troc avec les indigènes. Il quitte ainsi Rochefort en 1684.

Mais la maladie, l'incompétence de La Salle qui se pique de faire de la navigation dans des eaux inconnues sans être le moins du monde un marin, les escales, les désertions, les accidents, tout cela ruinera l'expédition. La Salle perdra ainsi successivement tous ses navires (pris par les espagnols, coulés, rentrés en France) la majorité des colons et de son matériel. Il dépassa même l'embouchure du Mississippi sans le voir et établira, avant de perdre son dernier navire, la Belle, un fort au milieu des marécages bien au-delà de sa destination prévue. La Salle tentera de sauver l'expédition et les 42 personnes restées en vie mais dépourvues de tout au fort St Louis, il se lance pour cela plein nord pour rejoindre Montréal et y demander de l'aide. Il n'atteindra jamais cette destination et perdra la vie dans une querelle avec un des 17 hommes à l'accompagner dans cette expédition de 6000km à pied entreprise en 1687. Au final seuls six hommes rejoindront en vie Montréal. Les 25 personnes restées au fort seront massacrées par les indigènes en 1688.

On ne reparle vraiment de la Belle qu'en 1995. Après plusieurs campagnes d'exploration le navire avait été retrouvé à proximité de la côte sous moins de 20m de fond. Il apparaît aux ingénieurs et archéologues que la meilleure solution pour pratiquer cette fouille dans les eaux troubles du golfe est la mise en place d'un batardeau.

mise en place du batardeau isolant de la mer la zone d'exploration

Il s'agit d'une double ceinture de planches métalliques concentrique plantée dans le fond du golfe. L'espace entre les deux couronnes successives a alors été comblé par du remblais et finalement l'espace central a fait l'objet d'un pompage.

  apparition des contours de la belle pendant la fouillearrivés aux fonds du bateau, les archéologues le vident de tous ses artefacts dernière étape sur la zone de fouilles : démontage et extraction des restes de l'épave

 

 

 

 

 

Cette méthode a permis aux archéologues d'effectuer une recherche à sec sur le lieu de fouille, d'extraire ainsi la totalité des artefacts (près d'1 millions d'objets) et au final de sortir la coque ou plutôt les fonds restants en démontant tous les éléments encore assemblés et à les placer dans un environnement propice à leur future conservation à l'air libre. Cette découverte a permis, en plus de dresser les plans de ce navire.

 

  • Les choix d'un modéliste.

Tombé dans le modélisme tout jeune, j'ai toujours cherché à découvrir davantage d'informations sur ce sujet au fil de documents télévisuels, de livres spécialisés, de périodiques, de visites au Musée de la Marine...

Mon but est toujours resté le même : découvrir toujours plus cet art et l'étudier dans ces moindres détails pour pouvoir l'appliquer à mes propres constructions.

Je m'étais déjà attaqué à d'autres maquettes : un kit (le Renard de Surcouf), une restauration sur plan d'un modèle ancien (la couronne) et même à un modèle d'avion (le dauntless).

Ce qui m'a amené à la construction de la Belle s'est déroulé en plusieurs étapes. La première a été mon acquisition de l'ouvrage de B. Frölich "L'art du modélisme" aux éditions Ancre. Lui-même modéliste chevronné (au vu de ce livre) l'auteur expose ses méthodes de conception et sa vue du modélisme d'arsenal.

l'art du modélisme

 

Par ce terme modélisme d'arsenal, il faut comprendre, la conception, à partir de plans détaillés, de maquettes réalisées en charpente afin de montrer, non seulement l'aspect fini du bateau mais aussi sa structure interne. Des textes clairs, des schémas explicatifs, des conseils et des liens pour le choix des matériaux, des outils, des machines et surtout un panel extrèmement riche et de bonne qualité de photographies de ses modèles. Ce livre à tout pour plaire au modéliste amateur. D'autant que l'auteur parvient à démontrer que, pour peu que l'on ait beaucoup de patience, tout le monde peut arriver à être satisfait de son propre travail et approcher le résultat qu'il nous expose. A l'issue de cette lecture autant dire que j'étais convaincu que le modélisme d'arsenal était à ma portée.

C'est dans cette ouvrage que j'ai puisé le nom de la Belle pour la première fois, maquette qu'il évoque comme idéale aux débutants en modélisme d'arsenal.

Le point suivant a été la diffusion en 1999 sur la 5 d'un documentaire retraçant l'excavation de la Belle du fond des eaux bordant le Texas au sud ouest de Houston. Ce documentaire fait référence à Jean Boudriot et à sa monographie de la Belle. Cette monographie comprend, l'historique de cette barque, et fournit les plans de celle-ci basés à la fois sur les restes de l'épave retrouvée et sur les connaissances en conception marine de l'auteur. Autant rappeler tout de suite que Jean Boudriot est une sommité reconnue dans l'archéologie navale et le modélisme : auteur de nombreuses monographies et d'ouvrages de référence (le vaisseau de 74 canons). Ce documentaire intriguant par l'enquête menée pour découvrir ce que chaque élément remonté à la surface peut raconter et par les méthodes impressionnantes d'excavation ont refait surgir l'envie de me plonger dans le modélisme d'arsenal.

Cette envie était d'autant plus forte que j'avais récemment terminé la restauration de la couronne. Si ce chantier m'a pris pas mal de temps et d'énergie, il avait laissé quelques frustrations. J'avais dû reprendre une coque que je n'avais pas travaillé moi-même, je me retrouvais avec les plans d'un navire qui n'avaient pas été les plans originaux me conduisant à des choix douloureux de compatibilité entre vérité historique et réalité de la maquette. Le résultat, quoique satisfaisant du point de vue artistique n'est pas aussi rigoureux que je l'aurai espéré.

 La maquette de la Couronne en 2006

Bref, décidé à me lancer dans le modélisme d'arsenal, il ne me restait plus qu'un pas à franchir : un saut au musée de la marine pour acquérir cette monographie ce que j'ai fait.

Mais une fois armé des plans il faut encore s'armer de patience et ne pas économiser son temps de recherche. J'avais décidé par exemple de choisir un bois correct à travailler et répondant bien à mon besoin. Les choix de B. Frölich m'ont ainsi évidemment influencé : le poirier s'est imposé pour la majorité de la coque même si je me suis aussi approvisionné en buis particulièrement pour le travail de sculpture. J'avais en revanche renoncé à l'ébène : trop cher et trop rare. Il m'a fallu pas mal de temps et de recherches pour trouver enfin un site où trouver ces essences  : http://metivier-modelisme.com/ .

Mais trouver le magasin n'est pas le tout, il faut encore savoir quoi commander! Du coup je me suis créé un petit fichier excel où j'ai repertorié la majorité des pièces de la maquette, leur taille, le bois à utiliser et par conséquent quel échantillon de bois prendre en fonction de la gamme proposée. Ca n'en a pas l'air mais c'est fastidieux, même si c'est indispensable!

A partir de là, j'ai pu passer ma commande (en deux fois, parce que pour un étudiant...). normalement, il n'est pas nécessaire d'entreposer davantage le bois pour le faire sècher car le magasin l'a déjà lui même fait sécher. Pourtant, mon bois a été entreposé plus d'un an et demi avant que je puisse enfin m'y atteler.

Il m'a aussi fallu me fournir le bois pour le chantier de montage, pour les tasseaux, mais là, l'acquisition est plus simple et bien moins onéreuse.

Un autre point est à prévoir pour le modélisme : l'outillage et la machinerie. Je me suis là encore préparé toute une liste de matériels à acquérir afin de pouvoir mener à bien mon entreprise : scie à chantourner et tour à bois en tête (en particulier pour les prix!). Il m'a fallu pas mal étaler dans le temps, là encore ces achats. Pour tout ce qui concerne le petit outillage à main, je l'acquiers en revanche au fur et à mesure de mes besoins : micro-perceuse, fer à souder, pinces, limes, râpes, forets, cutter, papier abrasif... Pas mal d'outils de ponçage et de fixation sont aussi bricolés et improvisés avec ce qui est à disposition.

Il ne reste plus alors que deux détails : un lieu de montage où réunir le bois, les plans, les outils ET le modéliste et  enfin du TEMPS. Je crois que je ne répèterai jamais assez ce mot. La patience est la clé de tout. Parfois ce n'est pas simple de consacrer cinq heures de sa soirée à poncer des pièces dont le quart partent au rebut. Il y a des périodes de découragement, où on va avoir envie de faire autre chose. C'est aussi pour cela que ce blog ne peut pas s'enrichir rapidement et tous les jours : quand je prépare un article, je ne suis pas en train de m'occuper de la maquette, et il m'arrive aussi de faire autre chose : de sortir, de m'occuper de mon appartement, etc... Parfois je peux passer un ou deux mois sans toucher à ma maquette, ce qui ne fait que me redonner plus de joie quand je me remets à l'ouvrage. Le tout est d'être patient.

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