25 mars 2007
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Une nouvelle étape est franchie avec la pose des préceintes.
Ces bordages très épais qui ceinturent la coque vont lui donner sa rigidité pour permettre à terme de supprimer les tasseaux de bois que j'avais placé en haut des couples.
- Préparation de la coque
Le travail préparatoire est cependant assez long.
Je n'ai pas pris de photos de ces étapes mais il m'a fallu reprendre la totalité de la coque pour la poncer.
L'usage de la ponceuse vibrante s'est avéré intéressant sur cette étape car elle ne peut pas être trop utilisable dans les endroits délicats et ne retire de toute façon dans ce cas que peu de matière.
En revanche, elle se révèle très efficace utilisée sur des parties concaves où elle peut être utilisée bien à plat.
La difficulté de la préparation est à ce stade d'arriver à poser des bordages qui filent correctement, sans qu'il y ait des ruptures dans la courbure.
Les couples doivent donc être ajustés de manière précise de façon à ce qu'il n'y ait aucun creux ou bosses lors de la pose du bordage.
C'est à ce moment que j'ai pu constater des méfaits du ponçage prématuré que j'avais fait de ces pièces.
Ceci m'a obligé à refaire quelques pièces ainsi qu'à décoller certaines partie des couples pour les recoller avec une meilleure précision.
J'ai pu éprouver au passage l'efficacité de la méthode consistant à utiliser de l'eau bouillante sur les zones où l'on souhaite faire céder la colle blanche.
Muni d'un petit sopalin pour empêcher que la capillarité ne fasse trop s'étaler l'eau, quelques gouttes (au sens propre) d'eau bouillante suffisent à faire ramollir et faire gonfler les joints de colles.
Un petit passage de cutter suffit alors à libérer les pièces.
Une fois ces pièces réajustées avec davantage de soin, il faut encore les poncer, et les polir.
Il devient alors intéressant de tracer le contour d'une des préceintes sur les couples.
J'avais déjà tracé plusieurs fois ces traits mais, finalement, il est inutile de les reporter sur la coque tant qu'on peut être amené à poncer celle-ci!
La coque est alors prête à recevoir les préceintes mais il m'a fallu au moins une semaine et demi pour cela.
- Préparation des préceintes
Les préceintes sont trop épaisses vis-à-vis des gabarits de baguettes proposés dans le commerce.
J'ai donc dû prendre une planchette de la bonne épaisseur pour y scier mes baguettes.
J'ai donc tracé dans un premier temps la première baguette que je me suis apprêté à scier avec la scie circulaire de l'UNIMAT.
J'ai connu là un léger déboire : le moteur s'est révélé trop sous dimensionné (ou bien les lames de la scie non adaptée) si bien que j'ai fait fondre la partie engrènement du moteur et passablement détérioré la courroie de transmission qui y était relié!
Mon moteur est donc devenu inutilisable et j'ai dû en acheter un autre (plus puissant et solide).
En attendant j'ai continué à couper mes baguettes directement avec la scie à chantourner.
J'ai alors obtenu 5 baguettes par planche, que j'ai collées entre elles et rabotées à la même épaisseur.
La technique est correcte mais il faut vraiment éviter d'avoir une baguette trop fine car dans ce cas, toutes les autres en pâtissent.
Un petit coup de ponçage et les baguettes sont prêtes.
Il ne reste plus qu'à les ployer...
- Mise en forme et collage des baguettes.
Après avoir réalisé cette opération, je pense que la méthodologie la plus adaptée est la suivante.
Il faut réaliser le ployage en deux fois.
Dans un premier temps sur un gabarit (je me suis servi d'une forme à disposition que j'ai retravaillée).
La technique étant toujours la même :
- Un récipient d'eau bouillante avec du savon.
- On imprègne la baguette de ce mélange
- Une fois que le bois en est bien gorgé, on passe un fer à souder chaud sur la face interne (convexe).
On ne laisse jamais le fer longtemps à un endroit donné pour éviter de laisser des marques sur le bois, sauf si on a une zone avec un rayon de courbure très faible.
- Il faut alors appliquer la baguette sur la forme pour lui imprimer cette forme.
- on doit laisser la baguette en position suffisamment longtemps pour que l'eau se soit bien évaporée.
- je refais alors l'opération, si nécessaire, directement en plaquant la baguette sur le bateau en position.
L'opération n'est pourtant pas à mener avec trop de précipitations.
En ployant trop vite ces baguettes, j'en ai rompu deux surtout en essayant de sauter l'étape du fer à souder.
J'avais décidé de teindre les préceintes pour souligner leur forme sans masquer le bois par une peinture trop criarde.
J'ai donc appliqué du brou de noix pur sur ces préceintes.
Je ne sais par contre toujours pas si la meilleure méthode est de les teindre avant collage ou non.
Je l'ai fait pour deux préceintes, mais le brou de noix ne pénètre jamais très profondément dans le bois.
Du coup le moindre coup de lime ou de papier émeri rend nécessaire de repasser cette couche de brou de noix. L'avantage étant que la partie intérieure est aussi teinte de la sorte.
Mais passer le brou de noix avant de ployer la baguette est inutile : puisqu'en trempand dans l'eau savonneuse bouillante une grande partie de la teinture s'échappe.
Passer le brou de noix après avoir ployé et avant collage n'est pas forcément une bonne solution car on humidifie de nouveau la baguette qui s'empresse de revenir à sa position rectiligne d'origine.
Enfin, attendre que la préceinte soit collée pose évidemment problème pou teindre la partie intérieure...
Le rendu est cependant assez agréable et souligne bien la forme de la coque.
Après les deux premières préceintes placées j'ai aussi pu supprimer les tasseaux intercalaires que j'avais mis entre chaque couple.
La dernière préceinte vient d'être posée, je vais les re-teinter (bien que ce soit inutile parce que je vais les re-poncer une fois de plus derrière... mais bon c'est plus joli).
- Cloutage des préceintes
Nouvelle étape, mais cette fois-ci il s'agit de la finition. Après avoir tâtonné (une fois de plus...) j'ai trouvé une démarche satisfaisante pour les différentes étapes.
D'abord il faut tracer les points où seront placés ces clous.
J'ai créé un gabarit permettant de placer de manière précise ces clous.
Il faut ensuite percer des pré-trous pour pouvoir enfoncer ces clous, avec attention car le forêt est fragile vu sa taille (eh oui! encore de la casse!)
La technique est alors assez simple :
- on prend du fil de laiton,
- on en coupe une petite tige d'environ un centimètre
- il faut ensuite l'enfoncer de force, à la pince
- il ne reste plus qu'à poncer de près les préceintes:
Au passage, on peut noter l'outil que je me suis créé pour poncer les zones renfoncées des préceintes.
En réalité il n'y a que deux préceintes séparées par une lisse de bordage simple.
Cependant cette lisse est renforcée pour avoir la même épaisseur que les préceintes dans certaines zones, en particulier au niveau des portes-haubans.
Par conséquent, pour poncer cette lisse dans sa partie renfoncée, j'ai créé l'outil suivant.
Une lime cassée (sans commentaires, merci!) collée à la colle forte sur un tasseau de bois ramené à la bonne épaisseur, et le tour est joué!
Bon, par contre, évidemment nouveau passage au brou de noix (le dernier j'espère! Mais je n'y crois pas...)
Il reste à passer un petit coup de laine d'acier pour obtenir un toucher convenable.
Les préceintes sont finies!
Dans le prochain article l'étape suivante : la préparation intérieure de la coque et la pose des bauquières et de la carlingue.
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